Si on prend la définition stricto sensu, il est dit qu’habiter signifie : « occuper un lieu, une habitation, un logement de façon durable » ou encore « avoir sa demeure dans un lieu ».
Tout de suite, plusieurs notions apparaissent, la distinction entre un lieu quelconque et la demeure, la maison. On y perçoit l’importance d’un extérieur indéfini et commun par rapport à un intérieur à soi mais également la notion de durée.
Un lieu cesse d’être quelconque dans la durée, quand on se l’approprie, quand il est devenu pour nous un « espace vécu », rempli de nos expériences, de nos souvenirs, de nos objets.
A ce moment là, ce lieu devient le réceptacle de notre être, pour nous et nos proches. On y prend racine. Il devient alors « maison », reflet de ce que nous sommes, de notre personnalité, de nos goûts, de nos envies. Il incarne la manière dont on se présente au monde extérieur.
Et en ce sens, il s’y joue notre rapport au monde et à la société. Il est vrai que tout être humain ne peut qu’être au monde forcément, « essentiellement ». C’est notre condition de naissance. Par contre, l’endroit d’où on habite le monde nous façonne et façonne la manière dont on l’habite. Il est question de notre identité, de notre place dans la société.
A tel point qu’être privé de logement altère notre possibilité d’être au monde et par là, notre identité propre. La distinction entre l’extérieur et l’intérieur permet de se penser soi par rapport à autrui, et la maison, ce repère fixe, en est un élément primordial.
Habiter, c’est le point de départ de notre existence et de notre développement.
La maison, c’est l’endroit à soi pour être au monde !
Pour en savoir plus :
Un peu de lecture sérieuse :-)
« Bâtir, habiter, penser », 1951, Heidegger
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